Un design qui attire les regards, une technologie bien pensée, un châssis affûté… Mais la Renault 5 E-Tech mérite-t-elle vraiment la note maximale ?
Depuis son annonce, la Renault 5 E-Tech électrise les amateurs d’automobile. Avec son design néo-rétro inspiré de l’iconique R5, une promesse de modernité et une technologie embarquée dernier cri, elle ambitionne de secouer le segment des citadines électriques. Mais au-delà du style et des annonces marketing, la vraie question est : est-ce enfin une voiture électrique qui procure du plaisir de conduite tout en restant accessible ? Nous avons pris le volant pour le vérifier.
Visuellement, c’est une réussite. D’un simple regard, on comprend que Renault a cherché à capturer l’essence de la R5 originelle tout en y injectant une dose bienvenue de futurisme. L’indicateur de charge façon capot nervuré, la silhouette musclée et les feux arrière en clin d’œil à l’ancienne version apportent du caractère à cette citadine. Et les réactions du public ne trompent pas : sur la route, les pouces levés ne manquent pas, signe que le pari du design est bien engagé. Heureusement, l’hommage ne s’arrête pas au simple coup de crayon. L’habitacle suit cette logique avec une présentation soignée, une finition plus aboutie que la moyenne du segment et une ergonomie bien pensée. Le volant bien calé entre les mains, on se sent rapidement à l’aise, les commandes tombent naturellement sous la main et le système Google intégré fluidifie l’expérience au point de se demander pourquoi tous les constructeurs n’ont pas encore adopté une solution aussi intuitive.
Moteur en marche, le constat est plutôt positif. Les 150 ch offrent des accélérations franches et bien dosées, et la direction, bien que manquant d’un brin de ressenti, reste précise et adaptée aux déplacements urbains comme aux virages de campagne. Sur ce point, le châssis fait un excellent travail : suffisamment souple pour absorber les imperfections de la route, mais assez rigoureux pour garder la voiture bien campée sur ses appuis. Renault a trouvé un bon compromis entre confort et dynamisme, même si l’absence d’un véritable mode « one-pedal driving » pourra frustrer ceux habitués à ce type de conduite plus intuitive en électrique. Dommage, mais Renault promet une mise à jour en 2025 pour corriger ce détail.
À l’intérieur, la vie à bord est globalement agréable. Les sièges offrent un bon maintien et un confort qu’on ne s’attend pas forcément à trouver dans cette catégorie de prix. Le choix des matériaux est plutôt flatteur : pour une voiture à ce tarif, on aurait pu s’attendre à des plastiques durs omniprésents, mais Renault a fait un effort notable sur la qualité perçue. Seul bémol : l’espace arrière, un peu limité pour les grands gabarits, compromis sans doute fait au profit d’un coffre plus logeable. Rien de rédhibitoire pour un usage quotidien, mais un point à prendre en compte si l’on voyage souvent à plusieurs.
Sur la route, l’autonomie annoncée de 410 km est, comme souvent, un brin optimiste. En usage réel, avec des températures clémentes, on tourne plutôt autour des 350 km, ce qui reste dans la bonne moyenne. Sur autoroute, la consommation est raisonnable, se stabilisant à 20 kWh/100 km, tandis qu’en ville, on peut facilement descendre sous les 15 kWh/100 km. La recharge rapide à 100 kW est correcte, sans être impressionnante : de 10 à 80 % en 30 minutes, un résultat convenable pour le segment, bien que certaines concurrentes fassent un peu mieux.
Face à une Peugeot e-208, une Mini Cooper SE ou une Fiat 500e, la Renault 5 E-Tech a des arguments solides. Son prix de base de 32 900 € est bien positionné, et elle se distingue par son style unique, son niveau d’équipement et son agrément général. Elle n’a pas le dynamisme affûté d’une Mini électrique, ni l’efficience redoutable d’une Tesla Model 3, mais elle joue sur un autre terrain : celui des voitures qui donnent envie de rouler, sans être radicales pour autant.
Renault signe donc un retour convaincant avec cette 5 E-Tech. Elle coche de nombreuses cases pour une citadine électrique réussie : du style, du confort, une autonomie correcte et un châssis bien calibré. Il reste quelques détails à peaufiner, notamment en matière de récupération d’énergie, et l’espace arrière n’est pas son point fort. Mais dans l’ensemble, elle apporte une proposition séduisante et bien pensée, qui devrait trouver son public sans trop de difficulté. On valide donc le 5 sur 5, et on laissera le 4… pour sa grande sœur.

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