Le Scenic revient, troquant deux sièges pour des batteries.
Chez Renault, on a traversé beaucoup de périodes variées. De la révolution 5 aux designs sans faille des Megane II et Avantime (on débattra une autre fois du bien-fondé de ma pensée), le constructeur au losange n’a jamais abordé l’automobile comme les autres. Alors, quand on a découvert que le nouveau porte-drapeau de la marque française dans la gamme électrique serait le renouveau du Scenic, on s’est dit qu’il y avait là quelque chose de surprenant. Et en l’essayant pendant une semaine, on a pu noter six observations clés.
#1 : le monospace est mort, mais le SUV aussi
Si les premiers Scenic ont fait leur apparition lors du boom des monospaces à la fin des années 90, cette nouvelle génération, nommée E-Tech, pointe son nez à l’ère du SUV coupé électrique. Bien que ce modèle soit présenté comme un crossover somme toute commun, il s’agit en réalité plutôt d’un break surélevé. Construit sur la plate-forme CMF–EV de sa petite sœur Megane, ce nouveau Scenic allonge son empattement, pousse les roues aux quatre extrémités pour réduire ses porte-à-faux et s’offre des proportions réussies. Le design, avec ses traits étirés et ses courbes rares, devient la marque de fabrique de Renault. Exit les versions à sept places, mais le résultat fait tourner quelques têtes.
#2 : le premium n’est plus seulement allemand
Lorsqu’on monte à bord de ce nouveau Scenic, la première chose qui frappe, c’est l’espace. La planche de bord aérée, les nombreux rangements et les sièges confortables invitent immédiatement à la sérénité. Mais ce qui impressionne le plus, c’est la qualité des matériaux : un simili-cuir doux mais robuste, des plastiques soignés, des touches d’alcantara sur le volant. Même au toucher, l’ensemble respire la qualité. Renault semble avoir mis un point d’honneur à effacer l’image des françaises aux matériaux douteux. Et ici, l’habitacle n’a rien à envier à certaines allemandes.
#3 : un bon toucher, mais pas que sous les doigts
À conduire, ce Scenic est agréable, même s’il n’est pas aussi dynamique que ce que la finition Alpine pourrait laisser croire. Les 220 chevaux aux roues avant offrent des relances franches et immédiates, suffisantes pour dépasser avec assurance. L’amorti, souple et légèrement sujet au roulis, est compensé par un confort global très satisfaisant. Avec ses 1.842 kg sur la balance, ce Scenic reste léger pour le segment, surtout face à une Peugeot e-3008 (73 kWh) qui accuse 250 kg de plus, ou même une Tesla Model Y (60 kWh) qui dépasse de 70 kg. Bref, c’est un équilibre réussi entre agilité et stabilité.
#4 : autonomie au top, consommation un peu élevée
La consommation moyenne de 20 kWh/100 km en conditions hivernales n’est pas exceptionnelle, et la recharge DC limitée à 130 kW impose une certaine patience. Mais ce Scenic se rattrape grâce à sa batterie de 87 kWh et une gestion énergétique bien pensée. Avec environ 320 km d’autonomie sur autoroute entre 10 et 80 %, il offre de quoi rouler sereinement avant de s’arrêter pour une recharge de 35 minutes.
Sur route nationale et en conditions mixtes, les performances sont encore meilleures : avec une consommation proche de 16 kWh/100 km à 80-90 km/h, on s’approche des 600 km d’autonomie annoncés. Les palettes derrière le volant, qui permettent d’adapter la régénération en temps réel, ajoutent une dose de praticité bienvenue pour maximiser chaque kilomètre.
#5 : un peu de boutons, un peu de bon sens
Dans ce Scenic, Renault a su marier technologie et simplicité. Le système d’infodivertissement, basé sur Google, est parmi les plus intuitifs du marché : itinéraires et bornes de recharge sont intégrés de manière fluide, sans nécessiter de paramétrage. Et ici, pas de commandes tactiles capricieuses : la climatisation bénéficie de boutons physiques dédiés, et les commandes principales au volant sont logiques et accessibles.
Les aides à la conduite, souvent sources de frustration, sont facilement désactivables en deux clics via un bouton placé à gauche du volant. Un détail qui montre que Renault a pensé aux utilisateurs avant tout.
#6 : Renault is the new Volkswagen
Ce Scenic coche presque toutes les cases : bien construit, bien équipé, spacieux (même s’il n’offre plus de sept places) et avec une autonomie XXL sur les trajets du quotidien. La recharge AC en 22 kW est idéale pour des recharges rapides à domicile, et le confort à bord ravira toute la famille.
Les défauts ? Une consommation un peu élevée et une recharge DC limitée à 130 kW, ce qui pourrait décourager les grands rouleurs. Mais pour le reste, ce Scenic rivalise sans rougir avec des modèles allemands du même segment. Une fois le prix digéré – 55.800 € pour cette version bien équipée – on découvre une voiture électrique familiale et moderne, parfaitement à la hauteur des attentes de 2024.
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