Encore une question dont on ne trouve pas la réponse sur Google.
Le Mans arrive, et avec lui son lot de questions. Quelle équipe sera la plus rapide en qualifications, qui sortira du premier tour indemne, qui naviguera le plus proprement au milieu du trafic nocturne, qui triomphera au bout du double tour d’horloge. Mais une question nous taraudait, et peut-être qu’elle vous travaille aussi : que trouve-t-on dans un garage d’endurance ?
Pour y répondre, nous nous sommes rendus au meilleur endroit pour répondre à cette interrogation, et ce n’était pas Wikipédia. Pour trouver des indices, il a fallu se rendre a un endroit qui devient un peu habituel sur ce site, c’est-à-dire Spa-Francorchamps, à l’occasion des 6 Heures de Spa que nous avons déjà couvertes. Et nous avons poussé quelques boutons et interrogé moult personnes pour étancher notre soif de connaissance et de mystère.
En WEC, la première chose qui étonne est que le paddock est ouvert à tous les détenteurs d’un ticket général, ce qui rendrait Bernie Ecclestone en sueur rien qu’en lisant cette phrase. Et au sein de cette zone ouverte se trouvent les camions des écuries d’hypercar, qui cachent derrière eux des secrets bien gardés. Mais votre envoyé particulier du jour apu profiter d’une invitation spéciale pour aller découvrir ce qui se cache derrière un panneau isolant garni d’une tête de lion. Bienvenue dans le garage Peugeot, où l’on retrouve de la tarte aux myrtilles, des chaises de camping, mais aussi du carbone sous toutes ses formes.
En rentrant, on trouve deux camions bien remplis. L’un d’équipement parfaitement rangé dans des armoires triées avec une rigueur presque allemande et dont le plafond s’abaisse pour y glisser les deux hypercars de l’équipe française. Dans l’autre, les ingénieurs qui ne trouvent pas place sur le muret des stands se réfugient pour surveiller les paramètres de leurs beaux bébés. Et sur les courses autres que le Mans, pas de camion supplémentaire. Mais dans la Sarthe, on peut se permettre quelques excès et venir avec un semi-remorque supplémentaire.
Derrière ces camions se trouve la zone pneumatique attribuée à chaque équipe. En effet, toutes les écuries disposent d’une tente où les experts de la gomme vont préparer la monte prévue pour chaque véhicule, c’est-à-dire 18 trains de pneus pour un weekend de course de six heures, ainsi que contrôler l’usure de ceux-ci. Mais le plus intéressant se trouve dans le véritable garage.
Dans les box de Spa-Francorchamps, on s’étonne d’abord de ne pas reconnaitre le revêtement de sol habituel en béton. “On amène notre propre plancher à chaque course, pour éviter les glissades aux mécanos et garder des habitudes dans les moments où l’on en a besoin”, nous dit notre hôte du jour. Étonnant, mais c’est vrai que je serais aussi décontenancé si je découvrais, en plein milieu de la nuit, que mon tapis avait été remplacé par du lino. Mais assez parlé de rénovation surprise.
Dans la première partie du garage, où l’on stocke le matériel, on retrouve des pièces de rechange, telles qu’un fond plat complet ou un capot moteur en rab. Apparemment, la pièce entière (aileron compris) pèse moins que moi, et je n’ai pas de problèmes de poids. Encore un des miracles des matériaux composites (pas pour mon régime, soyons clairs). On y trouve aussi une pompe à essence fournie par le partenaire de l’équipe, ainsi qu’une armée d’écrans supplémentaires pour surveiller n’importe quel paramètre en direct.
“On amène notre propre plancher à chaque course”
Vient finalement la partie où tout se passe, c’est-à-dire le garage en tant que tel. Chaque voiture et son équipe associée se voit offrir environ 20 mètres carrés pour tout préparer et réparer. Pas beaucoup, et en même temps assez pour y stocker une Hypercar aux dimensions d’un petit SUV actuel ainsi que la douzaine de magiciens qui la mettent en route.
Pendant notre visite, avec les deux voitures en course et sans majeure pièce à remplacer lors d’une course courte, le set-up du garage est assez simple : des chaises de camping partout. Lors d’une course de 24 heures, les mécanos doivent laisser de la place pour procéder à des réparations plus fréquentes, ainsi qu’à des remplacements de pièces telles que les plaquettes de frein.
Et puis finalement, derrière ce barrage de campeurs/mécanos, on aperçoit la pit-lane où les changements de pneus sont opérés en moins de dix secondes et où un plein d’essence est expédié en moins de temps qu’il faut pour dire Peugeot 9X8 Team Peugeot TotalEnergies, ainsi que merci pour leur hospitalité et nous avoir permis de répondre à une question que vous ne vous posiez peut-être pas. En tout cas, en regardant les futures courses d’endurance, vous vous souviendrez peut-être de la complexité de ces véhicules qui tournent pendant 24 heures. Et que visiblement, les pilotes et ingénieurs apprécient beaucoup les tartes aux myrtilles de notre région.
