Audi commet un impair

Changer d’avis, c’est bien. Le faire tous les six mois en prétendant que c’est pour plus de clarté, c’est du grand art. 

Ah, Audi. Si l’on devait attribuer un prix à la marque pour sa capacité à compliquer des choses simples, elle le remporterait haut la main. Cette fois-ci, après avoir remplacé la cylindrée des véhicules par des chiffres sans logique aucune, c’est la nomenclature de ses modèles qui passe à la moulinette du changement. Encore. Et cette fois, c’est l’apothéose de l’absurde.

Souviens-toi, cher lecteur, il y a quelque temps, Audi avait brillamment décidé d’assigner des numéros impairs aux modèles thermiques et des numéros pairs aux véhicules électriques. Logique, non ? Enfin, aussi logique que de devoir réapprendre l’alphabet à chaque nouvelle gamme. Mais visiblement, même cette tentative d’organisation était trop linéaire pour les cerveaux en effervescence d’Ingolstadt.

Désormais, exit cette subtilité : l’Audi A6 sera une Audi A6. Peu importe qu’elle carbure à l’essence, au diesel ou aux électrons, il faudra vérifier sous le capot pour savoir ce qu’on achète. L’idée ? Une “nomenclature intuitive” qui, selon Marco Schubert, directeur des ventes et du marketing chez Audi, “offre une orientation claire aux clients du monde entier”. On imagine déjà les concessions se frotter les mains à l’idée de devoir démêler cette nouvelle approche pour un acheteur perplexe.

Mais le sommet de la blague, c’est que cette règle du pair et impair n’aura servi qu’à une seule voiture : l’Audi A4 électrique, que la marque avait décidé de baptiser A5. Pourquoi ? Parce qu’il fallait bien que quelqu’un respecte le système, ne serait-ce qu’un instant. Un bref moment de conformité avant que la marque ne fasse machine arrière et renie tout ce qu’elle venait d’instaurer.

Ce revirement serait le fruit d’une écoute attentive des retours clients et des concessions. Soit Audi admet que son système précédent était un casse-tête inutile, soit il s’agit simplement d’une autre stratégie pour occuper l’équipe marketing entre deux salons automobiles.

En parlant de nomenclatures allemandes, une petite piqûre de rappel sur la prononciation germanique s’impose. 

Bref, si vous rêviez d’une Audi A4 électrique qui s’appelle A4.2 ou A4E, désolé. Vous aurez une A4 e-tron. Point. De toute façon, à ce rythme, d’ici deux ans, tout cela pourrait encore changer. Et nous, pauvres mortels, devrons encore une fois décoder la pensée complexe d’Audi. En attendant, rendez-vous en mars pour la révélation officielle de l’A6 – qui sera donc une A6 e-tron, mais thermique. Logique, non ?

Leave a Reply

Your email address will not be published.