Ceci n'est pas un récit météorologique. Ni une histoire de première fois. Enfin si, mais pas celle que vous croyez.
La première fois que je me suis retrouvé sur le circuit de Spa-Francorchamps, j’avais la chance de pouvoir conduire une Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio. Une voiture racée, avec des lignes élégantes et une puissance débordante sous le capot, qui était sans aucun doute le partenaire idéal pour une telle aventure, sur papier du moins. Le problème : la météo belge nous avait rattrapés, et dans ces conditions, la tenue de route généralement impeccable de l’Alfa s’est transformée en festival de glissades. L’expérience s’est donc bien terminée, mais pas passée comme prévu. Ce qui n’est pas sans rappeler une autre première fois, sur laquelle je ne m’étendrai pas.
Rouler sur un circuit mythique comme Spa est une expérience unique, qui génère pas mal d’anticipation. La piste, avec ses courbes exigeantes et ses lignes droites excitantes, vous attire et vous met au défi en même temps. Chaque virage, chaque accélération, chaque freinage demande une précision et une concentration absolues. Les copains qui ont déjà bravé cette épreuve vous en parlent allègrement, mais dans ma tête, c’est un peu le saut vers l’inconnu.
Lors du briefing, à l’abri de la pluie battante qui arrose le circuit ce vendredi, les conditions sont énoncées clairement. Le talkie restera allumé tout du long, personne ne fera de pirouette débordante, sous peine de se blesser, et personne (je dis bien personne) ne dépassera l’instructeur. Le reste se passe dans un flash surprenant, la séance se terminant extrêmement vite.
Il est vrai que cette session sur le circuit a été plus courte que prévu, mais cela arrive à tout le monde. Parfois, les meilleures expériences sont celles qui laissent un goût de trop peu, une envie de revenir pour en profiter davantage. Mon objectif était d’aller très vite et de passer en mode Race, mais je n’ai pas été autorisé à le faire cette fois-ci. Malgré cela, l’expérience n’en a pas été moins intense.
Dans cette première sortie, il y a eu des moments où j’ai freiné trop tôt ou trop tard, des virages où j’ai perdu un peu de contrôle, comme le Double Gauche en glisse à 130km/h. Mais ces imperfections font partie de l’apprentissage, de l’expérience. Chaque tour de piste est une leçon, chaque erreur un rappel des limites et des possibilités. Peu importe la durée ou la perfection de l’acte, chaque moment sur le circuit est unique et précieux.
Et quand c’est fini, vous ressentez cette satisfaction tranquille, un sourire discret aux lèvres. Vous savez que vous avez vécu quelque chose de spécial, et même si ce n’était pas parfait, c’est une expérience que vous n’oublierez jamais. Et puis rouler sur circuit en Alfa, je l’avais déjà fait, juste ailleurs.

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